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Bistouri !
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Bistouri !
6 juillet 2008

Tssk Tssk ! Man choufouch ?

"Allah i3miha lik !"

C'est le plus souvent par ces échanges gracieux et tout en retenue que communiquent les couples potentiels dans nos rues. Depuis que chacune de nous s'est vue en droit, pour des raisons anatomiques, de mettre une brassière, elle est la cible de regards langoureux, de dévissage de cervicales sur son passage, de mots doux prononcés dans une langue guère maîtrisée avec l'accent le plus irritant qui soit, sans compter, pour les protagonistes les plus en forme, de tâtage de marchandise en direct live..
Autant dire que le projet de loi contre le harcèlement sexuel sera certainement vu comme une aubaine par la majorité de la population féminine (excluons de ce groupe les plus de 78 ans). Cependant, il me semble que ces comportements, bien qu'hautement irritants, peuvent avoir une réelle utilité sociale. Afin d'exposer mon point de vue avec le maximum de pédagogie, revoyons succintement ensemble les principales étapes du développement des interactions fille/garçons, en se basant sur un cas concret, et que je suppose bien maîtriser : le mien.

Ainsi, de la naissance à l'entrée en maternelle, se situe la seule et unique période de sérénité pour la toute petite fille qui ne sait pas encore ce qui l'attend. Elle peut en avoir été prévenue par une tante qui, penchée sur son berceau avec tout le poids du poireau qui lui pousse sur une narine, se désole que le premier-né n'ait pas été affublé des attributs du mâle : surpoids entre les jambes, incapacité à faire ses nuits tranquilles, et woofer entre les amygdales. Elle continue à téter allègrement son biberon, puis plus tard à recracher sa soupe, s'assurant ainsi des forces qui lui seront bien utiles dans son combat à venir.
Une fois entrée en crèche, elle fait preuve vis-à-vis de la gent masculine d'une force de caractère qui lui fera cruellement défaut ultérieurement, une fois que le besoin de transmettre ses gènes entrera en jeu (balayant par la même occasion tout sens critique). En effet, faisant fi des conventions internationales et du savoir-vivre, elle n'hésite pas à dénoncer à la maîtresse son voisin qui n'a pas su faire usage de sa continence récemment apprise et s'est soulagé sur sa chaise (les sanglots du petit garçon résonnent encore à ce jour dans ses oreilles de collabo), apprend très vite les zones stratégiques à viser pour se débarasser des fâcheux voleurs de Bongos, et se lance dans l'élevage de vers à soie à grande échelle, rabattant le caquet à tous ceux qui mettent en doute les capacités entrepreneuriales des femmes.
Cette période épique et hautement divertissante se poursuit jusqu'à l'âge de douze ans environ, où commencent les premières emmerdes, en général déclenchées par la capacité de nos hormones à foutre notre vie en l'air. Elles font des vagues au sens propre comme au figuré, et étant donné nos antécédents culturels récents (mariage précoce, 4 gosses by the time you're 22), le beauf de la rue ne peut pas s'empêcher de confirmer à voix haute ce que, devant l'intimité de son miroir, partagée entre fascination, dégoût, et une curiosité toute scientifique, la plus si petite fille commences déjà à percevoir comme la source de gros bouleversements dans son encore petite life.

En effet, il est de tradition nationale, pour la plupart de nos mâles, d'énoncer à voix haute ce qui lui vient à l'esprit au passage d'une personne du sexe opposé : appréciation du potentiel physique de la malheureuse (assortie d'une note sur 10 avec barème pour les plus scientifiques d'entre eux), projets envisagés à très court terme et totalement irréalisables (problème de temps -15 h 27-, de lieu - Fal Ould Oumeir avenue-, et de personnages -coquelet à crête de 19ans-), puis imprécations diverses devant l'indifférence de l'objet de sa flamme. Ceci, comme je le disais plus haut, sans presque aucune limitation liée à l'âge, puisqu'apparemment un appareil dentaire ne les rebute pas.

Quelles réactions cela provoque-t-il en face ?

1. le plaisir non dissimulé : l'ego bourgeonnant de la jeune fille est ému par cet hommage maladroit, mais hommage quand même, rendu à sa beauté. Elle se promet de réutiliser le même lip gloss la prochaine fois. 5 secondes plus tard, alors que, toute émoustillée, elle se retourne, ...

2. le dégoût ! son Roméo est en train d'entretenir une passante plus âgée, en djellaba et cheveux en bataille. Même discours stéréotypé, même passion dans le regard. Une prise de conscience cruelle pour la jeune fille qui se rend compte que ce n'est pas elle mais ses chromosomes (XX) et leur conséquences phénotypiques qui lui on valu ce bref moment de vanité.

3. le "I'm so over it" : phase qui dure longtemps. Pas bonne pour les rides du visage car elle consiste à froncer les sourcils et à marcher en faisant la gueule, ce qui dissuade bon nombre de jolis coeurs potentiels (car rappelez-vous : le dragueur est un peureux), mais excellente pour le développement du sens de la répartie, même intériorisée (syndrome du "on refait le match"..).Ainsi, au bidochon qui, ayant remarqué votre macaron sur le pare-brise, vous demande de le guérir devant l'ensemble de la station-service, vous l'invitez cordialement à un entretien privé au service de psychiatrie. Certaines poussent cette entreprise de rééducation des masses assez loin (citons une personne de notre lointain entourage qui a râpé la figure d'un fâcheux trop entreprenant sur un mur de crépi). Au final, vous êtes effectivement devenue revêche, mais on vous fout une paix royale (vous vous demandez même si vous n'auriez pas emmochi avec l'âge, surprise de la tranquilité qui entoure désormais vos déplacements quotidiens.)

4. la résilience : avec le temps, et la sérénité qui l'accompagne (apparemment inversement liée à la fermeté de notre collagène, n'est-ce pas Jane Fonda ?), on apprend à utiliser ces démonstrations de libido à notre avantage. Exemple concret : vous récoltez plus de "Bonjour" gutturaux sur le trajet du travail depuis que vous avez cédé à la tentation de vous brosser les cheveux avant de sortir (variantes possibles : coupage de frange, li miches, breuchingue) ? Continuez sur cette voie. Il est très possible que le mec que vous lorgnez de l'autre côté de votre open space soit aussi charmé par cette amélioration capillaire, mais ait trop d'amour-propre/éducation/inhibitions/orientation sexuelle réfractaire pour vous le beugler en pleine face :)

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Commentaires
H
hydraruzxpnew4af
I
c'est trop wlah lwhda mabatche
W
essaie donc cette réplique Sun et tu auras le Bouhali en question collé à tes fesses (c'est bien le cas de le dire) pendant pas moins d'une heure!:))
S
Naj > et du direct, nous en eûmes :) tfekkert les Bongos ya chi 15 j, et je les ai réutilisé fce post :) Bisous :)<br /> nta wla ntia > j'aime bien la réponse risquée :) avec une variante que j'ai pas encore essayée : "3tini nmertek a khay, nnhar lli nbghi ntsa7eb m3a chi bouhali n3yettlik" :)
A
Tu as oublié une réaction: la suicidaire (ou le coup de poker!): <br /> <br /> perdre 15 min a expliquer au dragueur pourquoi il ne devrait plus draguer comme un con dans les rues deja hostiles a la gente feminine! Ou pour les plus temeraires, lui dire "lla man choufouch, ma 3ejbtinich"! Reponse un peu risquée vue le phenotype du dragueur!
Bistouri !
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